Moody’s dégrade une nouvelle fois la note de la Tunisie avec perspective négative

L’agence de notation financière Moody’s a encore abaissé d’un cran la note de la dette souveraine de la Tunisie à « Ba3 » et l’a assortie d’une perspective négative, invoquant « l’incertitude politique et la polarisation grandissante » qui règnent depuis la révolution de janvier 2011.

Avec cette nouvelle dégradation, Moody’s continue de s’inquiéter des graves tensions qui agitent le pays. L’agence a déjà abaissé la note de la Tunisie par deux fois cette année : fin février en plaçant le pays dans la catégorie spéculative (« Ba1 ») et fin mai en accentuant ce jugement (« Ba2 »).

Moody’s a justifié sa décision, dans un communiqué, par « l’incertitude politique et la polarisation grandissante », « les difficultés accrues (du pays) pour trouver des financements externes », ses « déséquilibres persistants dans la balance des paiements et le système fiscal », et « l’état fragile des banques appartenant à l’Etat ».

L’agence indique qu’elle pourrait continuer à abaisser la note, notamment en cas « d’impasse politique persistante » et « de détérioration soutenue de la balance des paiements ». Elle ajoute qu’une amélioration de la note « est improbable dans un futur proche ».

La Tunisie est plongée dans une profonde crise politique depuis l’assassinat d’un député d’opposition le 25 juillet. Des négociations pour former un gouvernement apolitique, dégager un consensus sur la future constitution et un calendrier électoral ont échoué début novembre.

Neuf mois après la révolution de janvier 2011, l’Assemblée nationale constituante (ANC), où les islamistes d’Ennahdha disposent d’une majorité relative, a été élue pour doter le pays d’une nouvelle Constitution. Deux ans plus tard, le texte est toujours en préparation faute de consensus.

Conséquence de cette instabilité politique, la Tunisie peine à relever son économie depuis la révolution de janvier 2011 dont les principaux facteurs étaient déjà le chômage et la misère.

Faute de visibilité politique et face à la multiplication des conflits sociaux et des violences, notamment celles orchestrées par la mouvance salafiste, l’investissement et la croissance sont en berne. (AFP)

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